HABITUDE QUATRE: Priez selon l’agenda de Dieu


Les habitudes des chrétiens hautement efficaces

« Voici l’assurance que nous avons auprès de Dieu : si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute. Et si nous savons qu’il nous écoute — quoi que nous demandions — nous savons que nous possédons ce que nous lui avons demandé. » 1 Jean 5 :14-15


La direction est plus importante que la vitesse. Quel que soit l’effort dépensé ou la vitesse atteinte, si la direction n’est pas la bonne, nous ne pouvons pas atteindre notre but. Si nous écoutons, l’orientation pour les décisions de chaque jour peut sortir de nos temps de prière. Pendant nos temps de prière, nous avons le privilège de passer en revue toutes les choses qui doivent être faites, en recherchant la direction de Dieu et en formulant des requêtes concernant les rendez-vous. Beaucoup de jours, quand le réveil sonne, je me tire du lit en me sentant qu’il n’y a rien que je puisse faire ce jour-là. Cependant, au moment où je finis de prier, je crois qu’il n’y a rien que je ne puisse faire. Le temps que je passe en prière donne le ton à la journée. Après la prière, le reste de la journée n’est qu’un déploiement de choses déjà traitées au niveau spirituel. La prière est comme la lente traction de la chaîne qui tire un grand huit en haut de la longue et haute rampe — le reste de la journée est l’aventure de la descente. La prière est comme le démarrage de notre ordinateur. Quand tous les programmes sont prêts, le travail est beaucoup plus facile.


La vitesse est relativement peu importante. Je progresse si je me dirige dans la bonne direction, quel que soit le rythme auquel j’avance à travers le courrier, les e-mails, les documents, la lecture, l’étude, les cours ou les rendez-vous. L’agenda de Dieu, par conséquent, n’est pas seulement l’aiguille de ma boussole durant la prière, mais tout au long du reste de la journée. Pendant et après la prière, c’est Lui, pas moi, qui est en charge de l’agenda.


J’ai appris ce concept pendant la session pour pasteurs d’un camp de jeunesse au Canada à l’été 1965. Depuis, j’ai pris très au sérieux le fait de déterminer ce que Dieu voulait, et de prier en conséquence. Cela inclut non seulement la direction dans laquelle prier, mais aussi le choix du sujet pour lequel prier.


La souveraineté de Dieu et la prière


Au camp d’été, j’ai appris à connaître George Müller. Il était cet Anglais, fondateur légendaire d’orphelinats, qui présentait les besoins quotidiens de l’œuvre à Dieu dans la prière. Müller passait beaucoup de temps à prier pour comprendre la volonté de Dieu. Ensuite, il priait peu de temps selon la volonté de Dieu pour que le travail soit accompli. Cela m’a fortement marqué et a ouvert des possibilités bien au-delà de ce que j’aurais pu imaginer. J’ai établi mon habitude de prière peu après. Chaque jour depuis, je veux toujours savoir ce que Dieu prépare et prier en conséquence.


Alors que Char et moi vivions à Pékin au début des années 1990, nous avions décidé de prier sérieusement et intentionnellement pour le gouvernement de la Chine. Nous avions choisi de vivre à Pékin parce que, entre autres raisons, nous voulions y prier efficacement dans la capitale. À Pékin, les décisions nationales affectaient une population plus large que dans n’importe quelle autre capitale du monde. Un jour, nous sommes allés sur la place Tian’anmen afin de marcher et prier en faisant le tour du Grand Palais du Peuple sur le côté ouest de la place. C’est le bâtiment où se réunit le Congrès national du peuple et où les responsables du gouvernement central reçoivent souvent des invités étrangers. Alors que nous marchions et priions autour du Grand Palais du Peuple, nous avons essayé de discerner comment le Seigneur nous conduisait à prier. Nous étions prêts à livrer bataille spirituelle contre l’ennemi invisible. Au lieu de cela, nous avons fini par louer le Seigneur pour ce qu’Il faisait en Chine. Rétrospectivement, je crois qu’il était plus important pour nous de faire ce qui était conforme aux réalités spirituelles invisibles — en l’occurrence louer Dieu — que de nous lancer dans une bataille motivée simplement par nos propres perceptions du drame et du combat spirituel. Quelqu’un avait intercédé avant nous. De grandes batailles avaient manifestement été menées et remportées. Nous étions prêts à faire la guerre spirituelle et nous voulions intercéder. Cependant, nous avons senti qu’il était plus important de prier la volonté de Dieu que de poursuivre le type de prière dont nous pensions que la Chine avait besoin. Nous avons fini par louer Dieu pour Ses victoires là-bas.

Quelque chose de similaire s’est produit durant l’hiver de notre première année en Chine. Nous sommes allés à Qufu, où Confucius est né et enterré et où se dresse encore un vaste complexe de temples confucéens. Mon cœur avait été attiré vers la Chine durant mes études sur la famille confucéenne quelques années plus tôt. J’étais particulièrement touché par la situation des femmes que, disait la littérature, ce système maltraitait tant. La loyauté première exigée envers les parents et les ancêtres au sein des familles causait de grandes difficultés entre maris et femmes. (Ceci est expliqué plus en détail dans les premiers paragraphes du chapitre 8.) Une fois encore, notre intention était de prier contre les forces des ténèbres qui avaient aveuglé les Chinois pendant des siècles. Char et moi avons chacun commencé à faire le tour intérieur des murs entourant le complexe du temple confucéen. Nous étions prêts à intercéder, prêts à « en découdre » avec l’ennemi spirituel dans la prière de combat.


Nous sommes partis chacun dans des directions différentes, priant et marchant. Quoi que je fasse, je ne pouvais pas faire monter en moi ne serait-ce que quelque chose d’approchant une lourde intercession ou labeur dans une lutte spirituelle contre des esprits ennemis. Bien sûr, j’aurais pu jouer la comédie ou faire semblant, mais j’avais appris depuis longtemps à ne pas faire cela avec Dieu. Pendant toute la durée de la « marche », j’ai simplement loué le Seigneur pour ce qu’Il faisait en Chine. Une fois encore, il était plus important de prier quelque chose qui corresponde à la réalité spirituelle que de prétendre en savoir plus que Dieu sur les besoins de la Chine. Des croyants d’une période antérieure, peut-être les millions de chrétiens chinois de ces dernières années, avaient prié efficacement. En conséquence, il y avait déjà eu un changement spirituel en Chine. Se peut-il que ce soit la raison pour laquelle tant de personnes viennent à Christ à travers ce pays?


Dieu avait une volonté et un timing pour chaque prière. Nous devions découvrir ce que Dieu faisait durant nos années en Chine et prier en conséquence. Une génération précédente avait servi le dessein de Dieu et remporté des victoires significatives qui étaient nécessaires alors. Dans notre génération, nous devons faire de même. Pour remporter les victoires les plus mémorables, nous devons comprendre l’agenda de Dieu pour le moment et prier en conséquence. Parfois, nous faisons la volonté de Dieu — trop longtemps ou au mauvais endroit. Dieu est passé à une autre phase, mais nous continuons de travailler et de prier selon le « vieux » besoin. Peut-être prions-nous au sujet du bon besoin, mais ce « besoin » se situe ailleurs — pas là où nous sommes. Nous devons nous demander : « Que veut faire Dieu ici et maintenant à travers moi ? » Pour apprendre cette réponse si importante, nous devons travailler avec rigueur à céder l’agenda de prière entre Ses mains.


Dans les deux illustrations ci-dessus, j’ai prié selon la direction de Dieu, mais j’ai choisi le sujet sur lequel je priais. Qu’en est-il des moments où la prière guidée par l’Esprit nous conduit non seulement dans une autre direction, mais aussi vers un sujet entièrement différent ? Bien des fois, nous ne savons simplement pas ce que nous devons demander ; le Saint-Esprit, Lui, le sait toujours. Il peut nous aider à prier selon un plan plus élevé, meilleur, plus glorieux. Cela m’est arrivé de nombreuses fois. Vous avez peut-être vécu ces expériences vous aussi.


Il est bon de trouver un moment et un lieu réguliers où vous pouvez prier librement et sans entrave, de la manière qui vous convient le mieux. Prier à voix haute m’aide à me concentrer. Je prie régulièrement soit dans notre garage, soit dans un espace boisé près de notre maison. Le dimanche matin 27 août 2000, je marchais, priais et adorais Dieu. J’étais prêt à parcourir ma routine habituelle de sujets de prière quand j’ai senti progressivement, de plus en plus clairement, que j’étais appelé à prier pour autre chose. J’ai continué à prier sous l’impulsion de l’Esprit bien au-delà de la deuxième heure. Il est devenu progressivement clair que je priais au sujet des chapitres que vous êtes en train de lire. Quand je me suis levé ce matin du 27 août, je n’avais aucune idée de ce projet. Pourtant, au moment où nous avons quitté la maison pour aller à l’église ce dimanche-là, j’avais la liste des titres de chapitres essentiellement rédigée.

Prier selon la volonté de Dieu est essentiel pour accroître l’efficacité de la prière. Cependant, il y a encore une autre dynamique en jeu. Dieu permet une liberté énorme. Il est possible de faire une mauvaise prière et, par conséquent, de recevoir une « mauvaise » réponse qui ne nous est pas bénéfique. La Bible nous enseigne à prier selon la volonté de Dieu. Plusieurs exemples illustrent le danger de prier de travers. S’il n’était pas possible de recevoir de mauvaises réponses à de mauvaises prières, alors l’instruction de prier selon la volonté de Dieu deviendrait dénuée de sens. Si Dieu annulait chaque prière qui n’était pas Sa volonté, nous pourrions prier sans précaution, sachant que Dieu écarterait les mauvaises prières. Cependant, ce n’est pas le cas. Nous pouvons prier à côté et en subir les conséquences.


Illustrations tirées de l’histoire d’Israël


Le comportement d’Israël dans le désert est l’illustration la plus évidente d’une prière mal formulée et de l’obtention de quelque chose que Dieu n’avait pas initialement prévu. Les Israélites n’étaient qu’à quelques jours de leurs aventures du côté est et libre de la mer Rouge. Ils se plaignirent de ne pas pouvoir « s’asseoir près des marmites de viande et manger tout le pain que nous voulions… » (Exode 16 :3). Le soir, des cailles vinrent et couvrirent le camp, et la manne apparut aussi. Des années plus tard, les Israélites se plaignirent encore plus sérieusement de leur nourriture, et Dieu envoya de nouveau des cailles (Nombres 11 :10-32). À en juger par les conséquences, leurs murmures déplurent grandement au Seigneur. Alors que la nourriture était encore entre leurs dents et pas encore avalée, Dieu les frappa dans Sa colère contre leur ingratitude par une plaie (Nombres 11 :33). Des générations plus tard, la littérature hébraïque consigne : « … ils … n’attendirent pas Ses conseils … cédèrent à leur convoitise … mirent Dieu à l’épreuve. Alors Il leur accorda ce qu’ils demandaient, mais Il envoya la consomption dans leur âme » (Psaume 106 :13-15). Ils rejetèrent le conseil de Dieu et suivirent leur convoitise. Tristement, Dieu leur donna ce qu’ils désiraient, mais ce n’était pas bon pour eux.


Une deuxième illustration, plus subtile, est l’histoire d’Ézéchias en 2 Rois 20. Par Ésaïe, Dieu ordonna à Ézéchias de mettre de l’ordre dans sa maison et de se préparer à mourir. Au lieu d’accepter ce message, Ézéchias tourna son visage vers le mur et énuméra les grandes choses qu’il avait faites pour Dieu — comme si les réponses à la prière étaient le fruit de nos bonnes œuvres. Il pleura amèrement. Certaines larmes expriment la défiance, non la soumission. Finalement, Dieu lui accorda une prolongation de vie de quinze ans. Pendant ces quinze années, Ézéchias devint plus orgueilleux et centré sur lui-même. Lorsqu’il reçut des messagers de Babylone, il leur montra vantardement le trésor et l’arsenal. Il ne leur montra jamais le temple où il avait auparavant cherché avec prière la délivrance de Dieu. Plus tôt, sous l’attaque, Ézéchias avait humblement prié au temple. Quand il fut félicité pour la réponse reçue, il se vanta de sa force économique et militaire. Ésaïe informa Ézéchias que tous ces trésors et certains de ses propres descendants seraient emmenés à Babylone après sa mort. Ézéchias ne sembla pas s’en inquiéter puisque ces tragédies se produiraient après sa disparition (2 Rois 20 :19). Il vécut ses années supplémentaires égoïstement, avec peu de souci pour la génération suivante.


Le fils d’Ézéchias, Manassé, naquit trois ans après que Dieu eut dit, par Ésaïe, qu’Ézéchias allait mourir. Manassé devint roi à douze ans et eut un règne mauvais de cinquante-cinq ans. Après lui, son fils impie, Amon, régna deux ans dans le mal. Cela signifie qu’Israël connut soixante-douze ans d’administration impie après la guérison d’Ézéchias à cause de la prière égoïste d’Ézéchias. Enfin, trois générations après Ézéchias, Josias, fils d’Amon, put apporter une certaine réforme spirituelle sous l’accompagnement de Hilkija, le grand prêtre. Le peuple de Dieu subit la perte et le mal durant trois générations parce qu’Ézéchias n’accepta pas la volonté de Dieu et insista pour prier son propre plan. Israël et Ézéchias se seraient mieux portés si Dieu avait simplement annulé la mauvaise prière d’Ézéchias. Manassé et Amon, vraisemblablement, ne seraient pas nés. Il suffit de lire la prière antérieure, centrée sur Dieu, merveilleuse, d’Ézéchias, motivée par la préoccupation pour la réputation de Dieu parmi les nations (2 Rois 19 :15-19) pour voir à quel point il était devenu égocentrique.

Par contraste, Jacob projetait de retourner dans sa patrie et de rencontrer son frère Ésaü. Jacob avait de bonnes raisons de craindre Ésaü, et il lutta avec Dieu dans la prière la nuit précédente. Quand il rencontra Ésaü le lendemain, les choses se passèrent bien au niveau naturel. Les frères autrefois brouillés établirent une relation de respect mutuel qui leur permit de cohabiter dans la même contrée. Cependant, il y avait eu du discernement spirituel et une prière sincère de la part de Jacob la nuit précédente. Il est clair que Jacob n’était pas totalement maître de l’agenda de la prière cette nuit-là, puisqu’il lutta avec l’Ange de l’Éternel. Non seulement Jacob marcha désormais en boitant, mais il manifesta aussi un nouveau niveau d’humilité et de soumission. Il avait perdu son esprit querelleur. Quelque chose de laid en lui était mort. Quelque chose de beau avait commencé à vivre en lui à la place. La soumission à la volonté de Dieu, seul avec Dieu dans la prière, nous rend plus soumis et coopératifs avec Dieu et avec les autres.


Dans un autre exemple, peu après que David fut devenu roi, l’armée des Philistins monta contre Israël. David était un militaire, roi et commandant en chef. Sans présomption, il aurait pu partir directement au combat. Cependant, il consulta d’abord l’Éternel, puis il combattit et remporta la bataille. La seconde fois que les Philistins se rassemblèrent, David aurait facilement pu se laisser porter par l’élan de sa précédente parole du Seigneur et de son succès, mais il ne le fit pas. De nouveau, il consulta l’Éternel. Cette fois, il reçut l’instruction de contourner l’ennemi par l’arrière et d’attendre le bruit du vent dans les cimes des mûriers. Le vent indiquerait que l’armée de l’Éternel était sortie devant l’armée d’Israël. La victoire de David dans la sphère visible fut due à sa volonté d’attendre l’Éternel, d’entendre la voix de Dieu, de prier selon le plan de Dieu et d’attendre les troupes dans la sphère invisible. Ce sont des histoires puissantes illustrant de grandes perspectives sur la prière efficace. Elles suscitent le désir que le Seigneur nous aide à apprendre à découvrir plus parfaitement ce qu’Il fait, à prier en conséquence et à le faire avec Lui.


Élie réussit tellement — « la prière du juste agit avec une grande force » (Jacques 5 :16) — dans sa vie de prière parce qu’il coopéra avec Dieu dans la prière et pria selon le plan de Dieu. Le Nouveau Testament nous dit qu’Élie était un homme semblable à nous. Il n’était pas un homme « spécial », pourtant il savait prier selon le plan de Dieu. Selon l’agenda de Dieu, il pria pour qu’il ne pleuve pas. Quand le dessein de Dieu dans la sécheresse fut accompli, que le dieu cananéen de la pluie, Baal, fut déshonoré et qu’Israël eut l’attention tournée vers Dieu, alors Élie pria selon la phase suivante du plan de Dieu — pour qu’il pleuve. La seconde étape exigea qu’Élie inverse complètement la direction de sa prière afin d’accomplir le dessein de Dieu pour cette deuxième phase. Dans chaque cas, il ne faisait que suivre l’agenda de Dieu pour ce moment précis. La sagesse de Dieu est, après tout, infiniment supérieure aux plans des hommes. Voilà pourquoi nous devons soumettre nos volontés à la sienne et rechercher Son plan pour chaque étape et chaque phase tout au long de la vie et du ministère.


Le cycle du partenariat avec Dieu dans la prière


La prière en partenariat commence dans le cœur de Dieu. Par le Saint-Esprit, Dieu nous souffle Sa volonté, et nous prions vers Lui, au nom de Jésus, pour qu’Il agisse. Quand Dieu entend ce genre de prière, ce n’est pas la première fois qu’Il l’entend. Il la reconnaît comme la même pensée qu’Il nous a Lui-même donnée. Voyant Son idée acceptée par un humain consentant sur la terre, Il agit selon le plan. Par le Saint-Esprit, Il œuvre à travers des instruments humains — parfois la même personne qui a prié au nom de Jésus. Le résultat, c’est que la louange pour la réponse revient à Dieu. L’idée part de Dieu, est portée par Lui, et Lui revient en louange quand elle s’accomplit. Voilà comment le cycle du partenariat avec Dieu dans la prière est censé fonctionner. Nous pourrions y insérer toute une série d’illustrations ou d’exemples. Dieu l’a pensé, vous l’avez reçu, vous l’avez prié, Dieu l’a entendu, Dieu a répondu, nous l’avons reçu, et enfin Dieu accepte notre action de grâces et notre louange. Le cycle se répète, et c’est merveilleux.

Le problème, c’est que certaines prières ne commencent pas dans le cœur de Dieu, mais dans le nôtre. Dieu entend l’idée qui Lui est présentée au nom de Jésus. Par égard pour Jésus, au nom duquel la prière est faite, Dieu donne la réponse, et nous la recevons. Mais cela s’arrête là, parce que la réponse ne nous est pas bonne, n’apporte pas de gloire à Dieu, et Il n’en reçoit aucune louange. Combien de personnes ont des emplois qu’elles n’auraient pas dû avoir, fréquentent des écoles où elles n’auraient pas dû aller, ou épousent des personnes qu’elles n’auraient pas dû épouser ? Le fait que Dieu ait donné ces « réponses » ne prouve pas que c’était la volonté de Dieu. Cela montre seulement que la prière est une force puissante.


Dieu est-Il si faible que nous pouvons Le persuader d’agir contre Sa propre volonté ? Non. Dieu est si fort que nous ne L’intimidons pas. La liberté qu’Il nous donne nous enseigne la responsabilité d’agir sous autorité. Après cette vie, Dieu remplira de nombreuses fonctions administratives de responsabilité et d’autorité avec des vice-régents obéissants et responsables qui ont appris l’autorité déléguée. Tant que nous sommes sur la terre dans cette vie, Dieu nous prépare pour l’état éternel.


Notre second fils, Joel, et moi roulions de nuit sur le réseau autoroutier du Michigan durant l’été 1988. Il avait seize ans et conduisait, mais il ne faisait pas encore la navigation. Je surveillais toujours la circulation, les panneaux, les changements de voie, les sorties et bifurcations. Cette nuit-là, lui et moi avons convenu qu’il était prêt pour davantage de responsabilité. Il allait maintenant aussi naviguer. Il était prêt à passer de la simple conduite du véhicule à sa conduite sur l’itinéraire à travers le labyrinthe des autoroutes. Nous n’avions pas parcouru beaucoup de kilomètres avant qu’il ne manque une bifurcation. J’ai attendu un moment puis je le lui ai dit. Bien sûr, nous avons dû rouler jusqu’à la prochaine sortie, faire demi-tour, retrouver le point de notre erreur et reprendre la bonne route. A-t-il appris plus de cette expérience que si j’avais simplement navigué pour nous d’une voie à l’autre et d’une autoroute à l’autre ? Je le pense.


Dieu se soucie de notre développement bien plus que nous ne l’imaginons. Il accorde d’immenses libertés. Il n’arrête pas nos mauvaises prières parce qu’Il est faible ; Il ne les arrête pas pour la bonne raison qu’Il est le maître enseignant et formateur de notre potentiel. La prière aussi est une arène de l’expérience humaine où nous apprenons comment Dieu nous fait grandir. Il nous laisse faire des erreurs pour que nous apprenions. C’est semblable à une pièce où Dieu aime travailler avec nous. Il est comme le metteur en scène qui, durant les répétitions, laisse à ses acteurs une certaine liberté d’essais et erreurs avec le texte — cela développe à la fois les acteurs et la pièce pour en faire une œuvre d’un impact maximal. Le metteur en scène confiant permet aux acteurs d’apprendre de leurs erreurs. Dieu est un metteur en scène confiant.


Soumission et prière


Mon schéma habituel de prière est de prier en suivant la prière du Seigneur. Chacune des six déclarations fournit un excellent plan pour prier au sujet de tout ce que je dois couvrir au cours d’une journée :


1. Louange et adoration : « Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit   sanctifié. »


2. Établir le royaume de Dieu et se soumettre à Sa volonté : « Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. »


3. Provision : « Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien. »


4. Relations interpersonnelles : « Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. »


5. Combat spirituel : « Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Malin. »


6. Louange et adoration : « Car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, aux siècles des siècles, amen. »


Ce n’est là qu’un plan de prière quotidienne qui peut accueillir vos besoins de prière. Jésus Lui-même nous a donné le plan, et c’est un bon plan à suivre. Il existe d’autres bons systèmes aussi. Utilisez ce qui fonctionne le mieux pour vous. Systématiser la prière peut grandement accroître notre efficacité tout en restant flexibles et soumis.


Pourtant, la soumission à la volonté de Dieu dans la prière est compliquée par le fait que nous avons aussi une volonté. À moins d’être disposés à mettre notre volonté de côté en faveur de celle de Dieu, nous avons un sérieux problème. Mon illustration préférée à ce sujet concerne les événements entourant mon choix de partenaire pour la vie.

En août 1963, j’étais étudiant de deuxième année dans un institut biblique en Ohio. J’ai rencontré Char Holmes, une étudiante de première année qui venait d’arriver sur le campus. Je pratiquais le piano dans une salle de classe au deuxième étage, et elle me demanda si elle pouvait lire son journal dans la même salle pendant que je jouais. Voilà un vrai dilemme. Une jolie jeune femme lisant un journal dans la même pièce où j’essayais de pratiquer le piano était une distraction ! Et pourtant, comment refuser une telle demande ?


Bien que j’aie fréquenté d’autres jeunes femmes, Char fut la première dont j’écrivis à la maison. Ma mère me raconta comment elle avait présenté Vernon Holmes et Henrietta Barlow (le père et la mère de Char) l’un à l’autre vingt-cinq ans plus tôt ! Char et moi avons eu deux mois très heureux de fréquentation et nous avons partagé les histoires de nos appels d’enfance pour les missions étrangères. Cependant, je décidai d’interrompre la cour. Comme vous le verrez plus loin, mes raisons étaient très superficielles. Pendant ce temps, une autre histoire romantique évoluait.


Durant ma troisième année d’institut biblique, j’étais très amoureux d’une autre belle étudiante de première année. La position prestigieuse de son père rendait la relation encore plus agréable. Notre fréquentation dura plusieurs mois heureux, puis elle me quitta. Je pleurai en privé et amèrement. Mon cœur était brisé. Pour le reste de mon année junior, et toute mon année senior, je continuai à éprouver des sentiments très forts pour elle, bien qu’elle eût un autre petit ami sérieux. Durant ces longs mois, je jeûnai et priai pour elle à de nombreuses reprises. Ce n’est que lorsqu’ils se marièrent juste après ma remise de diplôme que je renonçai à prier pour qu’elle revienne à la raison et se soucie de moi à nouveau.


Avec toute mon intensité à prier pour son retour, toutefois, je terminais toujours en disant quelque chose comme ceci : je voulais la volonté de Dieu plus que l’accomplissement de mon rêve et je demandais à Dieu de faire ce qu’Il voulait faire. Je me souviens qu’une fois, j’ai même prié pour son futur mari — que le Seigneur bénisse leur relation. Je me sentais très vertueux à ce sujet ! Elle épousa l’autre — un meilleur homme que moi — et ils servirent finalement ensemble comme pasteurs d’une église. Des années plus tard, quand nous sommes revenus aux États-Unis pour notre premier congé de Corée en 1977-78, nous avons visité leur église et leur maison. Tout semblait bien aller.


Quelques années plus tard, cependant, après plusieurs mandats en Corée pour Char et moi, nous avons appris qu’elle avait quitté son mari et ses enfants. On nous a dit qu’elle était partie pour « découvrir qui elle était ». Et si cela avait été mes enfants et moi qu’elle aurait quittés ? Durant les mois de jeûne et de prière pour elle, j’avais regardé l’extérieur, mais Dieu connaissait son caractère. Il m’a protégé d’une tragédie douloureuse. Si elle a quitté son mari — un homme bien — qui avait une bonne église aux États-Unis, elle m’aurait sûrement abandonné, moi et mes voyages missionnaires. Je suis tellement reconnaissant d’avoir prié pour la volonté de Dieu plutôt que pour la mienne. La question de prier selon la volonté de Dieu n’est pas toujours facile — surtout lorsque sont en jeu les affaires du cœur ou les ambitions de carrière. Lorsque nous ajoutons la clause de sécurité — « néanmoins, que ta volonté, et non la mienne, soit faite » — Dieu sait si nous sommes sérieux ou non.


En février 1968, j’étais pasteur adjoint d’une église à Gettysburg, en Pennsylvanie. Le pasteur principal m’informa que l’église me remplaçait par un couple marié. C’était en partie parce que j’étais célibataire dans le ministère, et en partie parce que j’avais fréquenté la plupart des jeunes femmes de l’église sans en épouser aucune. Perdre mon emploi simplement parce que j’étais célibataire me semblait injuste. J’étais déterminé à chercher Dieu encore plus sérieusement que jamais pour une épouse.


J’écrivis à l’épouse du superviseur de district, à qui je pensais pouvoir confier de telles questions délicates, en me plaignant de cette injustice. Elle me répondit en m’informant que mon ancien amour, Char Holmes, demandait un passeport pour partir au Guatemala comme assistante missionnaire. Elle ajouta que Char devrait plutôt demander une licence de mariage pour m’épouser. Au moment de la remise des diplômes un an et demi plus tôt, huit personnes en une semaine m’avaient exhorté à épouser Char, y compris l’épouse de ce superviseur qui m’avait dit de ne pas quitter l’école biblique sans elle. Tout cela ne fit que me rendre plus résistant à l’idée.

Quelques jours passèrent. Alors que je jeûnais et priais le vendredi 23 février 1968, je m’allongeai sur le sol de mon bureau en fin de matinée pour supplier mon Père céleste. J’ai dû somnoler, car je me réveillai vers midi. Je me sentis très embarrassé devant le Seigneur d’avoir dormi alors que j’essayais si fort d’être sérieux dans la recherche de Sa face en prière.


Quelques mois auparavant, j’avais dressé une liste de sept jeunes femmes, sans ordre particulier, que je considérais comme des candidates potentielles au mariage. À côté du nom de chacune, j’avais inscrit un mot décrivant son point fort et son trait le plus désirable. L’une avait « organisation » près de son nom. Une autre avait « amitié ». Une autre encore, « affection ». L’une disait « foi ». Le nom de Char avait « ministère » à côté, et elle était sur la quatrième ligne — maintenant elle aime dire « au centre », puisqu’elles étaient sept.


En me relevant de ma sieste involontaire sur le sol du bureau, je me dirigeai vers le bureau pour sortir ma liste des sept, avec l’intention de prier pour chacune. Avant même d’atteindre le tiroir pour la prendre, j’ai dit : « Seigneur, tous ces gens n’arrêtent pas de me dire que Char est la bonne. Ont-ils raison ? » Dans mon cœur, j’entendis une réponse aussi claire que jamais je l’aie entendue du Seigneur : « Oui. » Dieu prit alors en main l’agenda et je me rendis. Dieu commença à me montrer l’esprit de Char. La seule façon de rapporter ce que j’ai « vu » est d’utiliser des mots, mais les mots que j’emploie restent en deçà de ce que j’ai entrevu. Quoi qu’il en soit, Dieu me montra la compassion de Char pour les souffrants, son amour pour les âmes perdues, son désir de prier pour les gens, sa passion pour les conduire à Jésus, et son don d’hospitalité. Pendant environ dix à quinze minutes, ces impressions m’assaillirent. Je savais que Dieu me parlait. J’imbibai aussi une demi-douzaine de mouchoirs de larmes. Dieu connaissait mieux que moi ce qui se trouvait dans le système de valeurs de Char.


J’ai mentionné plus tôt que j’avais des raisons immatures et superficielles pour rompre avec Char quatre ans et demi plus tôt. Plus précisément, je pensais qu’elle avait mauvais goût en vêtements parce qu’elle portait des choses plutôt simples. En vérité, elle a bon goût, mais elle était plus soucieuse de payer ses études que de porter les dernières modes. Les autres jeunes femmes qui payaient leurs études — certaines au même supermarché où travaillait Char — utilisaient une partie de leurs gains pour acheter des vêtements élégants tandis que Char continuait de payer sa scolarité. Elles avaient les vêtements ; Char avait le caractère!


En repensant aux leçons apprises en priant à travers ces expériences difficiles, je suis arrivé à la conviction ferme que rien ne prend Dieu au dépourvu. Il est prêt, à toute étape, à nous montrer comment prier selon Sa volonté à partir de ce point-là. Ma réponse favorite à la prière — quand je laisse Dieu tenir l’agenda — l’illustre.


Laisser Dieu sortir de la boîte


Voici une autre surprise que Dieu m’a faite lorsque je Lui ai laissé le contrôle de l’agenda. Au printemps 1996, je m’occupais de mes affaires, étudiant la langue et la culture chinoises comme un bon missionnaire à Pékin. Je reçus un appel d’un ancien camarade d’études supérieures. Il voulait savoir si le poste qu’il occupait à la Graduate School of Theology and Missions de l’Université Oral Roberts (ORU) à Tulsa, Oklahoma, m’intéressait. Je lui répondis que je ne le pensais pas, mais que je prierais quand même à ce sujet.


Je voulais être missionnaire depuis l’âge de six ans. Alors que je me remettais du rhumatisme articulaire aigu, j’avais dit à ma grand-mère, en m’enroulant une serviette autour de la tête : « Quand je serai grand, j’irai en Égypte. Je porterai un turban comme ça et je parlerai de Jésus aux garçons et aux filles. » La prière de ma grand-mère pour que je sois le meilleur missionnaire possible a été mon étoile directrice tout au long de la vie. C’étaient le genre d’histoires que Char et moi avons partagées lorsque nous avons commencé à sortir ensemble. En ce qui me concernait, j’étais destiné à être missionnaire à vie. J’ai pleuré en quittant la Corée, aussi étais-je très content d’être de retour sur le terrain cinq ans plus tard, là où je me sentais à ma place. Nous avons connu quelques difficultés financières pendant nos années en Chine, spécialement la dernière année, et nous avons beaucoup prié pour rester fidèles à notre affectation là-bas. C’était la volonté de Dieu pour ces cinq années, mais cela allait bientôt changer. Je ne me rendais pas compte que, dans l’élan de prière et mes efforts pour rester en Chine, j’étais inconsciemment réticent à quitter la Chine — j’avais mis Dieu dans une boîte.

Comme il se trouve, notre fils aîné, Dan, recevait son diplôme de l’ORU ce printemps-là. Je décidai de faire le voyage de Chine à Tulsa pour assister à sa remise de diplôme et explorer la possibilité du professorat à l’ORU. Il m’aurait semblé faire l’autruche que de ne pas donner une chance à cette possibilité, mais je préférais de loin rester sur le terrain. Je décidai de passer par le processus d’entretien, mais mon intention était de le faire pour pouvoir passer à autre chose et reprendre mon travail à Pékin.


Pendant la semaine de la remise de diplôme de Dan, j’ai rencontré le doyen, le comité de recherche et le corps professoral. Pour apprendre à connaître le candidat, les comités de recherche demandent habituellement des informations sur le travail actuel du postulant. Lorsqu’on m’interrogea sur ce que je faisais en Chine, je parus manifestement trop enthousiaste à propos de la Chine — à tel point que l’un des membres me demanda : « Si vous êtes si heureux et fécond en Chine, pourquoi êtes-vous ici à passer un entretien pour ce poste ? » Je reconnus : « Je ne suis peut-être pas votre homme. Je suis heureux en Chine. Je suis ici en train d’essayer de connaître la volonté de Dieu. »


Être missionnaire était une bonne chose, mais je voyais que former des missionnaires en était une autre également bonne. La décision n’était pas facile. J’ai donc lutté avec la décision la plus difficile que j’aie jamais eue à prendre — rester sur le terrain comme missionnaire ou aller à l’ORU pour former des missionnaires. Un jour de cette semaine-là, j’ai confessé : « Seigneur, je préférerais vraiment rester sur le terrain, » et le Seigneur répondit clairement : « C’est pour cela que j’ai besoin de toi en salle de classe ! » Dieu et moi étions engagés dans une conversation honnête, et ayant entendu Sa voix, j’étais heureux de Lui céder l’agenda.


Dès lors, mon focus de prière passa d’« éviter d’aller à l’ORU » à « trouver un moyen d’aller à l’ORU ». Prier pour l’occasion de rester en Chine était devenu une habitude. Pour demeurer dans le plan en constante évolution de Dieu, j’avais besoin d’opérer un virage à 180 degrés dans ma prière. Ce n’était pas sans rappeler Élie, dont nous avons étudié les prières plus haut dans ce chapitre. En 1 Rois 18, lorsqu’Élie pria pour qu’il pleuve, c’était l’opposé de sa prière pour qu’il ne pleuve pas en 1 Rois 17. Pourtant, Élie avait raison les deux fois. J’ai changé la direction de mes prières pour la conformer à la phase suivante du plan de Dieu en cours de déploiement. Cela s’est traduit par un virage à 180 degrés dans l’orientation de ma carrière.


Je ne prétends pas faire un sans-faute, mais je préfère de beaucoup soumettre à l’Éternel à la fois le sujet de la prière et sa direction. De cette manière, ce qui découle de la prière accomplit le plan de Dieu et Lui apporte de la gloire. J’apprends encore à laisser Dieu sortir de la boîte. Je suis convaincu que personne ne Le met intentionnellement dedans, mais inconsciemment nous le faisons. Parce qu’Il est le Maître Enseignant, Il nous laisse parfois faire.


Discerner entre l’imagination humaine et la conduite du Saint-Esprit


Il n’est pas toujours immédiatement évident ce pour quoi nous prions quand nous prions selon l’impulsion de l’Esprit. Néanmoins, je suis convaincu qu’il vaut mieux prier en accord avec l’agenda de Dieu sans savoir ce pour quoi je prie, que d’être en plein contrôle de la prière et de prier selon nos vues étroites. Discerner Sa volonté et Sa voix est une compétence que nous pouvons développer au fil des années. Dans chacune des illustrations que j’ai données, j’aurais pu poursuivre mon propre agenda de prière. Au lieu de cela, j’ai choisi de prier selon l’impulsion du Saint-Esprit et de rechercher l’agenda de Dieu. J’ai continué à prier pour connaître la volonté de Dieu afin de pouvoir finalement prier intelligemment selon elle.


Notre imagination peut nous entraîner sur des fausses pistes quand nous essayons de suivre l’agenda de l’Esprit. En voulant être ouverts à la manière dont Dieu nous conduit à prier, nous pouvons suivre notre imagination au lieu de l’Esprit de Dieu. C’est, à nouveau, une autre raison pour laquelle nous devrions toujours ajouter la clause de soumission de sécurité — « cependant, non pas ma volonté, mais la tienne soit faite. » Nous pourrions nous tromper, et dans ce cas, nous devons prier pour que Dieu annule notre mauvaise prière. Dieu connaît nos cœurs, et quand nous le Lui demandons, Il est prêt à annuler la prière qu’Il sait devoir être annulée. Notre rôle est de vouloir sincèrement Sa volonté.

Lors d’un récent jeûne de trois jours, j’ai passé pas mal de temps à me projeter à tort dans une autre fonction liée aux missions à l’université. Ce n’est que lorsque j’ai cherché des conseils et écouté mon doyen et mon épouse que j’ai réalisé que je me laissais emporter par mon imagination plutôt que par le Saint-Esprit. Mes prières n’ont pas été perdues parce que j’ai continué à prier pour « les deux issues » même si j’envisageais la fausse issue. Personne ne perfectionne complètement cette compétence de discerner Sa volonté et Sa voix. Il y a de la sécurité dans le conseil, c’est pourquoi j’aime discuter de mes idées avec des personnes sages autour de moi chez qui demeure aussi l’Esprit de Dieu. Elles voient souvent des choses que moi, je ne vois pas.


Il y a deux niveaux pour toutes les batailles de la vie : le spirituel et le naturel. Les choses se règlent plus facilement au niveau naturel lorsque nous les avons d’abord affrontées au niveau spirituel. La prière prépare la voie aux accomplissements dans le monde naturel et visible ; c’est pourquoi nous devons laisser Dieu diriger l’agenda de prière. Donner à Dieu le droit de contrôler l’agenda de prière signifie que non seulement nous cherchons Sa volonté sur les sujets devant nous, mais nous Lui confions aussi le choix des sujets qui seront devant nous. Toutes nos décisions sont sous Sa gestion lorsque nous la Lui confions — qui nous épousons, où nous vivons, comment nous servons, pour quoi nous intercédons, pour quoi nous louons Dieu, où nous travaillons, quelles questions nous retiendrons et lesquelles nous laisserons de côté. À notre avantage, ces décisions peuvent être réglées dans le domaine spirituel — à notre invitation, Dieu ayant d’abord le commandement de l’agenda de prière et ensuite, le contrôle des résultats. Les enfants de Dieu bénéficient d’un avantage puissant lorsqu’ils prient selon Sa volonté. Les intercesseurs peuvent influencer l’histoire. C’est le cœur d’une vie chrétienne hautement efficace. Prier selon la volonté de Dieu est, peut-être, l’habitude la plus importante de ce livre. Les autres habitudes découlent de l’attitude qui sous-tend celle-ci.


La ferveur, l’intensité et la justesse sont toutes importantes dans la prière et chacune doit être maintenue. Cependant, si vous devez choisir entre ferveur et justesse, il est plus important et plus efficace de prier pour les bonnes choses et de prier correctement que de dépenser de grandes quantités d’énergie. Dieu peut faire « infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons » (Éphésiens 3 :20) et « Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies et mes pensées au-dessus de vos pensées » (Ésaïe 55 :9). Nous risquons de gaspiller Sa sagesse si nous ne cherchons pas Son conseil sur ce pour quoi prier et comment prier. Quand nous ne Le consultons pas, nos actions Lui disent que nous pensons en savoir plus que Lui. Cela conduit finalement à l’inefficacité dans la prière, et une prière inefficace gaspille l’énergie. Les prières efficaces ne gaspillent pas l’énergie et sont plus efficaces.


Prier selon la volonté de Dieu est tout aussi important dans la chambre du malade que partout ailleurs. Mon père âgé était faible et s’affaiblissait encore lorsque nous lui avons rendu visite pendant notre retour de Chine. À notre arrivée chez mon frère, où papa séjournait, nous n’avons pas prié pour la guérison de papa. Au lieu de cela, nous avons chanté un cantique d’adoration et prié que Dieu l’accueille avec joie dans Son ciel. Douze heures plus tard, papa est allé auprès du Seigneur. Quand la mère âgée de Char faiblissait, nous avons fait la même chose un soir. Avant midi le lendemain, elle était partie auprès du Seigneur. Ce n’est pas la volonté de Dieu de guérir dans tous les cas.


D’un autre côté, aussi important que soit le maintien d’une attitude soumise dans la prière, nous n’avons pas besoin de l’accentuer dans chaque prière. Quand nous prions pour les malades, cela ne contribue pas à leur foi en Dieu pour un miracle d’implorer Dieu : « si ce n’est pas ta volonté de guérir cette personne, alors ne le fais pas. » Nous voulons édifier leur foi au moyen de ce que nous prions. Dans ce cas, notre attitude demeure une attitude de soumission, et notre prière demeure une prière de foi. Les deux ne s’excluent pas mutuellement ; il n’est simplement pas nécessaire de mentionner les deux à chaque fois. Lorsque vous savez ce que Dieu veut faire, vous pouvez, et devez, exercer la foi et la persévérance dans la prière. La leçon sur la soumission à la volonté de Dieu dans la prière nous protège de l’entêtement ; elle ne doit pas s’opposer à la foi.

Dans le chapitre suivant, vous lirez comment j’ai découvert des erreurs graves que je commettais à un moment de ma carrière. J’ai pu revenir sur la bonne voie grâce à un temps prolongé de jeûne et de prière. À cause de cette expérience difficile mais précieuse, ma vie se divise en deux parties — avant et après le jeûne.